La tendance observée ces dernières années se confirme. Lorsqu’un changement d’emploi s’effectue, la prise de références professionnelles est une étape complémentaire au processus de recrutement. Souvent effectuée avant embauche, celle-ci peut être réalisée lorsque le collaborateur a déjà pris fonction.

Quel que soit le point de vue duquel on se place, la prise de références professionnelles est un sujet sensible qui peut mettre mal à l’aise les plus confiants. Comment vivre au mieux cette procédure et quelle attitude adopter ? Quels sont les points juridiques à respecter ? Jusqu’où l’employeur peut-il aller ?

Auriez-vous des personnes de référence à nous communiquer ?

A cette question, nous recommandons la prudence. En effet, si la demande est formulée aussi directement, cela signifie que la prise de référence semble faire partie du processus de recrutement. Se pose alors la question du contenu de la réponse. Quels noms dois-je donner ? Quelles sont les conséquences de l’appel passé par mon interlocuteur ? Et si la référence n’était pas bonne ?

Autant de questions légitimes qui sèment le doute et qui peuvent déstabiliser les plus confiants. Pour autant, nous conseillons aux personnes d’adopter une attitude collaborative pour faciliter au mieux cette procédure. La réticence pourrait être mal interprétée, voire suspecte. En effet, si l’expérience professionnelle est positive, la référence devrait l’être également.

En revanche, si des incohérences peuvent être découvertes, il est essentiel de s’expliquer rapidement sous peine de briser le lien de confiance qui commence à s’établir et s’exposer à fournir des explications au département RH.

Quelques petits détails juridiques à ne pas négliger

A l’heure où le RGDP fait encore l’objet des préoccupations principales des entreprises, la prise de références professionnelles est un processus qui n’y échappe pas. Les références professionnelles informelles, réalisées à l’insu de la personne, vont totalement à l’encontre de ce règlement et peuvent faire l’objet de poursuites.

En effet, si le RGDP n’empêche en rien cette procédure, la personne concernée doit être informée et donner son accord pour que cette procédure soit menée. Un processus clairement expliqué et réalisé par des professionnels est recommandé.

Les limites à ne pas franchir

La crise financière de 2009 a eu pour effet le durcissement des procédures de manière générale. Pour des raisons d’audit ou de compliance, mais aussi pour se rassurer et limiter les erreurs de recrutement, la prise de références professionnelles fait partie du dossier du personnel du (futur) collaborateur. Pour les entreprises qui s’appuient sur un professionnel de la prise de références, les informations recueillies permettent de confirmer le choix de la bonne personne, et ce, dans le respect du contexte légal.

Toutefois, seules les données professionnelles doivent être traitées, ce qui exclut de facto tout information relevant de la vie privée du collaborateur.

Que disent les statistiques* ?

Aujourd’hui, dans le cadre de procédures de prise de référence menées officiellement, 10% des personnes dont les dossiers ont été vérifiés en 2018* contiennent des données fausses concernant leurs diplômes. Il s’agit principalement d’erreurs de dates, de diplômes non obtenus ou de diplômes intermédiaires non validés. Par exemple et contre toute attente, le Master est obtenu mais pas le Bachelor. 3,5% ont indiqué de fausses expériences professionnelles et 23% des dossiers traités contiennent des erreurs en termes de titre de poste et de dates d’emploi.

Réalisée dans un contexte objectif, rigoureux et en conformité avec le RGDP, la prise de références professionnelles constitue une aide à la décision non négligeable et confirme l’intégrité du futur collaborateur. Croiser les informations est essentiel, et tenir compte des contextes managériaux et culturels du parcours professionnel permet d’apprécier au mieux cette vision en 3D de la candidature.

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* Ces statistiques ont été établies sur base de plusieurs centaines de prises de références effectuées pour des employeurs établis au Grand Duché.